Estimations
Les estimations données dans le catalogue fiscal YVERT-SFPF 2022 (voir en sa page 13) et par les autres catalogues de la SFPF concernent des timbres en bon état, avec traces de charnières. (L'absence de gomme sur un timbre neuf entraîne un abattement de cotation de 20% sur la cote neuve). Les cotes de ces catalogues sont, comme dans les catalogues Yvert postaux, des prix de détail au choix que l'on peut attendre des négociants informés. Bien entendu, le prix d'achat par ces mêmes négociants est nécessairement inférieur à la cote, de même que le prix de cession entre collectionneurs. La réduction est plus sensible en cas de vente par collection complète. Elle l'est davantage encore, s'il s'agit de vente en lot.
Doit être assimilée à la vente en lot, et donc soumise à un prix de vente en gros très inférieur à la cote, la cession de documents revêtus d'une répétition importante de timbres fiscaux ou socio-postaux identiques et ordinaires (feuilles de registre revêtues de timbres fiscaux unifiés de faibles cotes pour le règlement de l'impôt sur le revenu, cartes de cotisations d'assurances sociales, etc...), sauf lorsque de tels documents justifient d'un caractère de rareté exceptionnelle (traites avec, en multiples, des timbres Cabasson, Napoléon III ou Etoile de Barre, etc...).
Les cotations actuelles ont été fixées à la date du 1er novembre 2021, et sont naturellement exprimées en Euros.
Il s'agit d'estimations volontairement prudentes. Elles sont d'autant plus modérées que les rares timbres actuellement connus à moins d'une douzaine d'exemplaires (la rareté de chacun des deux "Post-Office" de l'Île Maurice) ne dépassent pas 20.000 €, tandis que l'on trouve encore, parmi les timbres actuellement connus à une vingtaine d’exemplaires, certains cotés 350 €.
Par conséquent, on peut encore se procurer des fiscaux très rares à des prix 100 fois inférieurs à ceux des timbres-poste de même rareté. De nouvelles hausses de cote sont donc à prévoir, surtout sur ces fiscaux rares, si la philatélie fiscale continue à se développer normalement.
Le succès des éditions précédentes du Catalogue fiscal YVERT-SFPF de 1990, 1994, 2000, 2004, 2014 et 2016 a traduit un quadruplement de la demande mesurable de timbres fiscaux et donc a constitué un premier facteur de hausse des fiscaux français. Par ailleurs, les diverse ventes, comme celles de MM. Boule, Robin, Sinais, Robineau et Roumet, ou celles réalisées sur Internet, ont permis de mesurer l'effort financier élevé que les amateurs avertis étaient prêts à consentir pour se procurer les pièces fiscales les plus rares. Par ailleurs, pour la majorité des timbres moyens et de faible cote, il a été tenu compte de la stabilité dominante des cours.
En résumé on constate que la philatélie fiscale, qui, comme l'histoire postale, est une affaire de spécialistes, constitue un vaste champ de recherches, encore en partie vierge, et continue à mieux supporter la crise que la philatélie postale.