Analogie des philatélies fiscale et postale
Toutes les similitudes des philatélies fiscale et postale sont parfaitement logiques. En effet, les timbres postaux et fiscaux sont de même nature : les uns et les autres dérivent, en effet, du système de recouvrement du "droit de timbre", instauré au XVIIe siècle pour frapper les écrits productibles en justice, et perçu depuis les origines, au moyen de papier timbré, pour alimenter les revenus de l'Etat. Notons, au passage, que les uns de ces timbres, comme ceux de la poste et une grande partie des fiscaux, constatent le paiement d'une taxe, c'est-à-dire selon le droit financier, la rémunération directe d'un service public particulier, tandis que d'autres, comme ceux d'impôt sur le revenu, recouvrent un impôt, c'est à dire une contribution versée globalement à l'Etat, pour contribuer au fonctionnement de tous ses services. C'est ce qui permet d'affirmer que, sur le plan strict du droit, les timbres-poste ne constituent qu'une catégorie particulière de timbres fiscaux. C'est dire aussi que la dénomination de « PHILATELIE » elle-même, qui signifie étymologiquement « amour de la taxe » (sic), convient tout particulièrement à la collection des timbres fiscaux.
D'autres interférences entre les timbres fiscaux et postaux résultent de leur caractère officiel. Les uns et les autres émanent en effet d'un organisme de fabrication officiel (Atelier du Timbre, Monnaie, Imprimerie Nationale, etc.), ou d'une entreprise concessionnaire opérant sous son contrôle (Entreprises Dulos, Poitevin, etc.).
Ce sont à l'origine les mêmes graveurs officiels qui ont réalisé les premières figurines fiscales et postales : le cas des timbres verticaux d'effets de commerce de BARRE, à l'origine du 5F Napoléon III postal, est bien connu. Mais le transfert sur les timbres télégraphe, en 1868, de l'aigle d'OUDINE, prélevé sur le fiscal des récépissés de chemins de fer de 1864 du même graveur, mérite d'être rappelé. De même que la postérité fiscale du timbre de journaux : celui-ci fut utilisé par OUDINE, après la suppression du droit correspondant, pour réaliser, une fois retiré l'emblème impérial, les premiers timbres de quittances, de connaissements, d'affiches, etc., de la IIIe République. C'est dire que toute collection avancée de timbres-poste classiques devrait logiquement inclure les figurines fiscales apparentées.