Les surcharges « Epreuve » et « Specimen »
Les timbres ainsi surchargés ont été initialement destinés par l’Atelier du Timbre à être offerts à diverses personnalités françaises, ainsi qu’aux représentants des Etats étrangers, à titre publicitaire. Certains Etats nouveaux, comme, au XIXème siècle, la Serbie et la Grèce ou, au XXème siècle, le Liban, n’ont pas été indifférents à cette prospection et ont fait imprimer leurs fiscaux en France.
Parallèlement, l’Atelier du Timbre qui émettait, depuis 1791 des documents dits « de Greffe » comportant la frappe de tous les timbres fixes de chaque émission, y a ajouté, à partir de 1864, les timbres mobiles. Ces documents, étaient envoyés à quelques 300 ou 400 tribunaux, pour leur permettre de contrôler l’authenticité des timbres sur les actes de procédure des justiciables, ce qui ne s’est évidemment jamais fait. Or, à partir de 1891, les timbres mobiles de ces documents de greffe reçurent, eux aussi, la surcharge« Epreuve », de façon à être rendus fiscalement inutilisables.
Quant à ces documents, nombre se sont perdus au fond des placards, en attendant d’en être extraits pour être détruits avec d’autres archives.
Aussi ces quelques 300 ou 400 séries de documents de greffe pratiquement inutiles réparties dans toute la France ont-elles en grande partie disparu. Il n’en reste pas moins que, depuis la redécouverte des fiscaux, vers 1980, quelques ensemble de dix ou douze de ces documents font surface, à peu près tous les 3 ou 4 ans, sur le marché philatélique.
Il existe donc 3 sortes de timbres surchargés « Epreuve » ou « Spécimen »:
- ceux d’avant 1891, toujours avec gomme, qui ont été surchargés à l'intention de certaines personnalités et pour lesquels la cote doit être majorée de 30% ;
- ceux d’après 1891, sensiblement moins rares:
- les uns avec gomme dont la cote doit être réduite de 30% (sauf exception prévue au catalogue pour certaines d’entre elles) ;
- les autres, sans gomme, qu'ils soient restés collés sur les documents de greffe, ou qu'ils en aient été détachés, dont la cote doit être réduite non seulement de 30%, pour la surcharge, mais aussi de 20% pour absence de gomme ,ou gomme douteuse.
Les timbres ainsi surchargés doivent donc être considérés comme des variétés des figurines normales sans surcharge, mais sont généralement moins rares et moins coûteux que ces dernières. La préférence doit naturellement être donnée, lorsque l’on en a le choix, à leurs exemplaires avec gomme.